Nuit de la solidarité
Le jeudi 23 novembre, plusieurs salariés de SOLIHA Provence ont participé à la Nuit de la Solidarité, organisée par la Ville de Marseille.
Voici le témoignage de Sandra Leroy, adjointe de direction au Pôle Accompagnement des personnes :
« C’était ma toute première Nuit de la Solidaré, dans une ville comme Marseille que je commençais à peine à découvrir. J’étais impatiente à l’idée de vivre cette expérience et de faire de nouvelles rencontres. En arrivant au point de ralliement, le feeling passait tout de suite avec l’équipe de jeunes avec qui j’allais passer la soirée à arpenter les rues du 1er arrondissement de Marseille.
À 18h, nous étions partis, une petite appréhension mais motivés. Il fallait savoir que la Nuit de la Solidaré, ce n’était pas une maraude : nous n’apportions pas d’aide matérielle aux personnes sans-abri, mais nous recensions leurs besoins. L’objectif ? Permettre à la Ville de Marseille d’adapter ses infrastructures et de mieux répondre à leurs attentes. Par exemple, l’année dernière, grâce à ce recensement, des places d’hébergement pour les femmes avaient été créées, ainsi que des douches et des lieux de bagagerie pour toutes les personnes à la rue.
Dès les premières rues, nous avions fait des rencontres marquantes, à la fois belles et tristes. Il y avait ce jeune homme, à la rue depuis six ans, en colère contre les institutions, qui refusait de dormir en hébergement, d’aller chercher des repas, voir une assistante sociale, ou se soigner… Trop de déceptions, trop de rejets, trop d’indifférence. Pourtant Caps, c’était son petit nom, retrouvait un grand sourire quand il évoquait la naissance de son fils, comme si c’était hier alors qu’il allait avoir bientôt 15 ans.
Et puis, il y avait ce monsieur d’une soixantaine d’années, d’un calme impressionnant, toujours souriant. Ancien carreleur pour un grand entrepreneur du Dôme, il nous avait raconté qu’il gagnait bien sa vie autrefois, et que son patron lui offrait parfois des places de concert. Pourtant, il n’en avait vu qu’un seul : Francis Cabrel. Et nous voilà tous les deux en train de chanter le répertoire de Francis, quel beau moment partagé, simple et plein d’humanité !
La soirée s’était terminée vers 22h, après avoir réalisé six recensements. Ce soir-là, Caps avait dormi dehors, tandis que moi, j’étais rentrée au chaud. Mais pendant quelques heures, nous avions partagé un peu de colère, beaucoup d’histoires, et, malgré tout, de la joie. Cette Nuit de la Solidarité avait permis également de changer le regard de certains habitants de Marseille que nous avions croisés, avec qui nous avions échangé sur l’action que nous menions.